Au revoir là-haut
Avec Au revoir là-haut (éditions Albin Michel ou en poche), Pierre Lemaitre signe en 2013 un succès de librairie. Prix Goncourt cette année-là, le livre s’est vendu à 500 000 exemplaires en 6 mois. Ce roman a été adapté au cinéma par Albert Dupontel en 2017 avec la même réussite, reconnue par 5 Césars.
Attention ! C’est un livre dont on ne peut sortir avant de l’avoir terminé. Pour moi, ça tient à la complexité des personnages et au travail sur la souffrance qui provoquent attachement et suspens. Dans le contexte de la fin de la première Guerre Mondiale, le roman commence en novembre 1918, il y a de la souffrance partout et sous toutes ces formes. Chacune d’entre elles est incarné par un des personnages principaux, décrits toutefois sans pathos et en maitrisant l’art de la nuance.
Il y a l’évidence, les souffrances physiques et psychiques des anciens combattants et le chagrin de ceux restés à l’arrière : « Monsieur Péricourt n’était plus ce qu’il avait été. La semaine précédente, justement, il s’était soudainement excusé ; continuez sans moi […] seul le gardien du cimetière, qui n’était pas convié à ces conversations, aurait pu dire où il se trouvait réellement. »
Il y a la souffrance moins avouable du manque de reconnaissance. « Il vivait la précarité de sa situation comme une injustice et regagner son rang dans l’échelle de l’aristocratie était son ambition fondamentale, une véritable obsession à laquelle il était prêt à tout sacrifier. »
Enfin, même si tous les personnages n’y sont pas exposés, les conséquences du dénuement matériel propre à un pays ravagé par un conflit sont aussi visibles. C’est la somme de ces souffrances qui va pousser certains à prendre leur revanche…
Bonne lecture et cultivez vous !
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