Jérémy Vanneste, couteau suisse du handisport
Après New York en 2014, Jérémy Vanneste a pris la route de Berlin, en Allemagne, pour participer au Marathon sur son fauteuil. Le 25 septembre dernier, il a bouclé l’épreuve en quatre heures et huit minutes.
Sourire aux lèvres, Jérémy montre fièrement un bracelet bleu. On peut y lire : « 25/09/16, 4h08 42 », la date et son temps pour boucler le marathon de Berlin. Le jeune Roncquois n’en est pas à son coup d’essai. « À New York, en 2014, j’ai fini en 4 heures trente-cinq ». Cette différence s’explique en partie par la topographie plus favorable du parcours (le record du monde a été battu sept fois sur ce circuit) mais surtout par une grosse dose de travail. Il s’entraine : « trois à six fois par semaine, selon les périodes ». Comprenez 3 fois par semaine en période de croisière et on augmente progressivement à l’approche des échéances majeures.
Prochain objectif : Tokyo 2018
Son parcours sur les routes commence en 2004 avec son premier semi-marathon, à Lille. En 2009, il vient à bout des quarante-deux kilomètres entre Lille et Lens pour son premier Marathon. Tout au long de ce parcours, Jérémy a pratiqué une autre discipline en plus du fauteuil sur route. Il s’est également essayé au rugby fauteuil et aux lancers. Actuellement, c’est l’équitation. Pour ce boulimique de l’effort, le sport n’est ni un loisir, ni une compétition : c’est un indispensable. La pratique sportive lui a permis d’apprivoiser son handicap et d’acquérir une plus grande autonomie
À terme, Jérémy aimerait disputer tous les marathons majeurs. Il y en a six : New York, Berlin, Tokyo, Boston, Londres et Chicago. Pour lui, rendez-vous est pris en 2018 au pays du soleil levant.
Quand on demande à Jérémy s’il est envisageable de le voir rouler pour l’équipe de France, il soupire : « À moins d’un miracle… »
En plus des critères classiques de poids ou de sexe, la classification handisport se détermine en fonction des capacités des athlètes. D’après la Fédération Française Handisport : « Selon ce système, des athlètes présentant des handicaps différents peuvent concourir ensemble s’ils présentent un degré égal de capacité fonctionnelle ».
En ce qui le concerne, le marathonien est coincé entre deux catégories du barème : « trop de capacités pour une catégorie, pas assez pour la suivante » explique-t-il. À moins d’une redéfinition des critères de sélection, les portes du niveau paralympique lui restent fermées Difficile de rester sur le bas-côté quand on aime rouler, surtout quand on ne peut rien y faire.
LL
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